Je visitais un petit aquarium avec ma famille, les poissons y semblaient à l’aise dans des espaces assez importants. Chemin faisant, nous nous sommes retrouvés face à un aquarium plutôt petit où logeait une pieuvre…
Je n’avais pas d’intention véritable, sachant par avance que les pieuvres sont des animaux bien plus intelligents que ne le pensent la plupart des gens, et qu’ainsi, elle ne serait pas tout à fait ravie de se retrouver dans un endroit aussi exigu. Ce fut une question de ma fille qui me fit changer d’avis :
« Maman, pourquoi elle pleure, la pieuvre ? »
Du haut de ses 4 ans, elle avait capté l’état émotionnel de l’animal marin, on pouvait nettement sentir la connexion qui s’était établie entre les deux… Encouragée, je décidais donc d’essayer d’établir un contact avec cette pieuvre et posais, pour m’y aider, une main sur la paroi en verre.
Très rapidement, je vis un fond marin et un trou dans un rocher… J'envoyais un : « Bonjour »
_ Pourquoi ne suis-je plus là-bas ? Pourquoi m’a-t-on amené ici où je n’ai pas beaucoup d’espace ?
Avec douceur, j’ai expliqué qu’ainsi, elle ne serait jamais pêchée et qu’elle vivrait une vie tranquille
« A quoi bon une vie morte ? Je préfère une vie avec des risques, même mortels, mais vivre véritablement au lieu d'être ainsi dans une semi-vie ! »
Un petit temps puis elle reprit : « Peux-tu me ramener là –bas ? Là où est ma maison ?
_ Non, je ne peux pas… Tu es là pour que l’on puisse te regarder, savoir à quoi tu ressembles
_ Vous pourriez venir me voir là où est ma véritable place ! » Une fois encore, j’ai eu la vision du fond marin et du trou de rocher.
Elle continua : « Vous, les humains, ne savez pas regarder comme il se doit la Nature, vous ne faites que détruire ce que vous ne comprenez pas ! »
Plusieurs fois, la pieuvre avait changé de couleur suivant les émotions qui la traversaient. Et maintenant c’était le cas, doublé d’un coup de ses tentacules qui la propulsèrent au fond de l’aquarium.
Redevenant « normale », elle se rapprocha de la vitre. Confuse, j’essayais de justifier : « La plupart ne savent pas vraiment ce qu’ils font, ils ne se rendent pas compte…
_ Certains oui, mais pas tous ! Il y en a qui savent, et cela ne change rien ! Toi, tu sais !
_ Effectivement, mais je ne …
_ C’est pour cette raison que je te parle, pour que tu dises aux autres, ceux qui ne savent pas, qu’il faut cesser les destructions, même si pour moi, il est trop tard…
Ce que vous faites aux autres, vous le faites aussi à vous-même ! »
La pieuvre partit à donner des coups de sa tête contre la paroi en verre comme pour bien signifier qu’elle n’était pas heureuse. Le contact était terminé, je ne pouvais plus que m'éloigner à regret.
Je savais que cette transmission allait être difficile ; maintenant pendant que je retranscris cette « conversation », je me suis de nouveau connectée avec cette pieuvre (la distance ne comptant pas) et ai une nouvelle fois ressenti ses émotions…
Je crois qu’en cet instant là, ma compassion a été déployée plus que jamais auparavant.
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